Nei giorni scorsi ho conosciuto a Kao degli operatori individuali nel settore della ricerca dell'oro.
Ieri
sera sono andato per la prima volta al cinema ed ho assistito alla
proiezione di un film Burkinabé il cui argomento sostanzialmente era
incentrato sulla corruzione e allo stesso tempo anche sulla nobiltà
della gente comune nel cercare di non cedere ai ricatti di chi
detiene il potere.
Oggi
mi posso dichiarare ufficialmente ammalato e pertanto, oltre ad un
paio di incontri previsti in agenda, non mi sento di partecipare alle
attività quotidiane così ho più tempo per cercare di essere
aggiornato su ciò che succede nel mondo lontano da me ed anche in
quello più vicino: sono incappato in questo articolo riportato su
lefaso.net che ho ritenuto di riportare integralmente in quanto
sintetizza il pensiero che ho maturato vivendo qui, vedendo circolare
auto stratosferiche ed apprendendo di ricchezze immense di alcuni
mentre si percepisce il completo disinteresse alla realtà delle
popolazioni, sia delle città che dei villaggi (quelle poi sono solo
forza lavoro isolata e per i governanti è bene che nulla intervenga
a cambiare qualcosa).
Interessante
apprendere dalla accurata indagine condotta da una ONG Svizzera come
quel paese mitizzato da molti sia prevalentemente un centro di affari
poco puliti: ed è sempre così con il denaro che un vecchio adagio
sosteneva non puzzare (qualsiasi ne sia la provenienza).
L’or
du Burkina, le Togo et la Suisse
mercredi
23 décembre 2015
En
septembre 2015, la Déclaration de Berne (DB) publiait un dossier sur
l’or du Burkina dans son journal «Solidaire n°242». Et ce qui
est donné à savoir dans ce numéro spécial mérite d’être porté
à la connaissance des burkinabé et d’être débattu… De quoi
s’agit-il?
L’enquête
sur l’or du Burkina est partie de la publication – pour la
première fois – en février 2014 des statistiques sur la
provenance des importations d’or en Suisse. Il s’avère
surprenant que la Suisse a importé près de 1,3 tonne d’or du Togo
pour le seul mois de janvier 2014. Les enquêteurs de la DB qui
savent que le Togo ne produit de l’or que de manière résiduelle,
se demandent alors d’où provient cet or exporté du Togo vers la
Suisse. Ils décident alors de remonter la chaîne
d’approvisionnement de cet or (voir carte infographie). Un coup de
chance leur fournit des documents exclusifs qu’ils se donnent pour
but de vérifier. Ce travail qui a duré 10 mois a permis de faire 45
interviews dans les trois pays et visiter 5 mines artisanales au
Burkina Faso.
La
DB est une ONG Suisse qui fait la promotion des relations
transparentes et équitables entre le Nord et le Sud. Notamment à
travers des campagnes régulières qui mettent à nu les injustices,
la corruption et les crimes économiques qui jalonnent les échanges
entre pays riches et ceux, appauvris, qu’on dit pauvres. Elle mène
des enquêtes et adopte des prises de position en faveur de nouveaux
mécanismes politiques et juridiques pour contraindre les
multinationales à respecter les droits les plus élémentaires des
pays et des populations qu’elles exploitent à travers le monde.
Les
résultats de l’enquête montrent que «l’or togolais est en fait
burkinabé». Et c’est de ces mines artisanales du Burkina que
provient l’or expédié en contrebande au Togo pour être exporté
vers la Suisse. Outre les «conditions de travail déplorables»,
l’enquête révèle «un manque à gagner de plusieurs millions de
francs suisses pour les recettes publiques burkinabé», un «écart
considérable entre les déclarations officielles des raffineurs d’or
Suisse et leurs pratiques réelles» et que «ces opérations
s’effectuent sans le moindre contrôle des autorités suisses »,
encore moins celles du Burkina et du Togo.
Les
conditions précaires et périlleuses dans lesquelles ces sites
d’orpaillage sont exploités sont bien connues et documentées
(voir le petit film documentaire ici). Travail des enfants,
criminalité et réseaux de ventes des concessions et de l’or, etc.
Sans oublier les dégâts environnementaux causés par les produits
chimiques, la destruction des espaces et des sols par une
massification démographique sur les sites mêmes… et cette
illusion qui attire de jeunes gens abandonnant tout, dans la
contrainte ou le dans désespoir, pour risquer leur santé et leur
vie dans ces mines d’or. Cet or qu’ils s’échinent à extraire
ne bénéficiera que très marginalement à eux comme au pays qui se
voit littéralement piller et détruire les ressources sans
complexe !
Mais
qui sont ces acteurs ? Ceux-là qui attribuent les concessions
d’exploitation, les acheteurs officiels et officieux de l’or
extrait ainsi que tous ces petits et gros trafiquants qui s’activent
autour de l’or du Burkina. Comment se fait-il qu’il y ait tant
d’or du Burkina qui « échappe » aux douanes et autres
services de contrôles burkinabé, à tel point qu’en 2014 sept
tonnes d’or (estimation basse de la DB) se retrouvent au Togo sans
que l’Etat burkinabé n’en perçoive aucune taxe ? Les
acteurs de ce commerce triangulaire de l’or burkinabé sont
pourtant bien connus.
Du
côté burkinabé, avec les mines d’or artisanales et leurs divers
trafiquants, il y a la SOMIKA (et quelques autres), la Société
minière Kindo Adama et ses liens étroits avec le régime Compaoré
ainsi qu’avec la Guinée Conakry (un autre pays minier) dont il est
consul honoraire. A elle seule la SOMIKA du sieur Adama Kindo, qui
est un comptoir d’achat d’or, possède 289 permis d’exploitations
minières. Ce grand nombre de permis contrastent cependant avec les
chiffres officiels qui affirment que seules 3 mines principales
produisent à elles seules 97 % de l’or extrait au Burkina. La
SOMIKA bénéficie sans aucun doute de réseaux de passe-droits dans
l’administration publique sans la complicité desquels ce trafic
frauduleux ne saurait prospérer.
Ensuite
il y a le Ministère des Finances qui ne semble pas se préoccuper de
cette perte fiscale systématique due à la contrebande de l’or via
la filière togolaise. Le Ministère des Mines et de l’Energie, un
autre acteur de ce dossier reconnaît qu’il n’y a « pratiquement
pas d’’exportations légales d’or entre le Burkina et le
Togo ». Et pourtant cet« or togolais » vient du
Burkina par le biais de « négociants burkinabé qui sont en
fait des contrebandiers échappant aux impôts ».
Comparées
aux 36 tonnes d’or industriel produits en 2014, les 7 tonnes d’or
burkinabé expédiées frauduleusement au Togo puis exportés vers la
Suisse la même année représentent près de 20 % de la
production d’or industrielle du pays. Les pertes fiscales pour le
Burkina sont estimées à 6,47 millions de francs suisses, soient
près de 4 milliards de CFA perdus pour les recettes publiques rien
que pour l’année 2014. Cela équivaut à 24.32 % de toutes
les aides cumulées de la coopération suisse au Burkina Faso en 2014
(voir chiffre DDC 2014).
Ces
opérations frauduleuses n’auraient jamais été possibles sans la
complicité d’hommes politiques et d’agents des administrations
publiques des deux ministères qui partagent avec les négociants
« contrebandiers » le butin de leur pillage du pays. Car
l’argent perdu par le fisc burkinabé est bien gagné par ces
trafiquants d’or et leurs complices dans la politique et
l’administration locale qui agissent en toute impunité…
privatisant ainsi des ressources publics à leur profit.
Enfin
il y a le Groupe Ammar, propriété de frères libanais qui
s’arrangent avec divers négociants comme SOMIKA pour exporter l’or
du Burkina depuis le Togo en réalisant un substantiel bénéficie
fiscal car la taxe à l’exportation d’or à Lomé (45CFA/gr d’or)
est dix fois inférieure à Ouaga (500CFA/gr d’or). Voilà comment
agissent ces groupes au Faso, et cela rien qu’à travers la filière
togolaise de la contrebande de l’or du Burkina… sans compter les
autres circuits illégaux !
Au
Togo
Au
Togo, deuxième pays de cette triade, c’est encore le Groupe Ammar,
avec sa filiale Wafex, qui se charge d’exporter l’or sorti
frauduleusement du Burkina vers la Suisse. Il apparaît dans
l’enquête que les autorités togolaises sont bien au courant de
ces opérations, car il est inimaginable que cette société bien
implantée au Togo puisse recevoir de l’or du Burkina pour ensuite
l’exporter en Suisse sans leur bénédiction. D’ailleurs l’or
est exporté vers la Suisse comme de l’or togolais alors que les
autorités togolaises savent bien que leur pays n’en produit pas.
Cette activité centrale est l’œuvre d’une famille libanaise,
les Ammar qui se trouvent impliqués de part et d’autre dans la
chaîne d’approvisionnement de cet or.
En
Suisse
Le
Groupe Ammar possède en Suisse une autre filiale dénommée MM
Multitrade qui opère comme importateur exclusif de l’or burkinabé
exporté du Togo par sa filiale Wafex basée à Lomé. La famille
Ammar possède et contrôle donc les trois circuits de la contrebande
de l’or burkinabé (contrebande au Burkina, export du Togo et
import en Suisse). En tout cas c’est le cas de ces 7 tonnes d’or
achetées en 2014 par la société suisse de raffinage d’or
VALCAMBI au Groupe Ammar.
Outre
ce raffineur d’or suisse qui est pratiquement l’unique client du
Groupe Ammar pour l’or exporté du Togo, il y a l’ARAB BANK de
Suisse qui gère les transactions financières de ce commerce
triangulaire. Ces groupes sembles toutes en règle et les autorités
douanières suisses, autres acteurs de cette contrebande, ne posent
pratiquement aucune question sur l’origine réelle de cet or
importé du Togo. Elles se contentent des déclarations de
l’importateur MM Multitrade pour certifier la provenance de l’or
importé qui n’est pas forcément le pays d’origine de l’or que
la Suisse achète…
Toutefois,
il ne faut pas demander aux suisses de faire le boulot des autorités
burkinabé et togolaises qui laissent filer autant de ressources sans
possibilités de les taxer. La Suisse importe de l’or massivement
et de partout. Mais, dans les faits, elle pose rarement des questions
sur son origine. Sauf, cas rarissime, pour répondre à des
interpellations d’ONG comme la DB ou d’acteurs de la société
civile ou politiques qui demandent la transparence dans les
importations suisses d’or et d’autres matières premières et/ou
précieuses. Comme c’est le cas de la publication des statistiques
sur l’importation d’or en Suisse en 2014 et qui a été le point
de départ de cette enquête.
Il
est à signaler qu’elle a commencé juste après la chute du régime
Compaoré en octobre 2014. On pouvait espérer que ces résultats
allaient intéresser les organes de la Transition… qui s’achève
bientôt. Mais apparemment ce ne fut pas le cas à la publication ses
résultats en août 2015. A part quelques échos (Mutations et Le
Reporter… ?), il semble que ce travail n’ait pas reçu toute
l’attention qu’il méritait tant du côté Suisse que burkinabé.
Les
nouvelles autorités du pays, à commencer par le Président Kaboré,
doivent savoir qu’il y a des endroits où prendre/reprendre cet
argent qui est dû à l’Etat et ne pas le laisser filer entre les
mains de contrebandiers qui siphonnent les ressources du pays avec la
complicité de certains fonctionnaires et politiciens. Il est
déroutant de constater que des pays qui se disent pauvres et qui
déploient d’humiliants, d’épuisants et d’aliénants efforts
pour quémander de l’aide alors qu’ils semblent incapables de
contrôler, de mobiliser et de redistribuer le peu de ressources
qu’ils possèdent.
Comment
peut-on voir autant de pertes fiscales, sans compter les diverses
exonérations fiscales que l’Etat offre aux compagnies de mines
industrielles, sans se demander ce que veulent finalement nos
gouvernants et autres gestionnaires de la chose publique. L’or est
un cas emblématique, mais cette situation qui consacre le siphonnage
de nos ressources vers d’autres cieux avec la complicité et la
bénédiction de nos propres Etats n’est pas isolée et ne peut pas
durer. On ne peut pas dire qu’on ne savait pas… Et on ne peut pas
non plus continuer de se plaindre de notre pauvreté et en faire
l’excuse de nos problèmes structurels et de notre
sous-développement alors qu’on laisse filer des ressources
substantielles et parfois essentielles pour aller mendier auprès de
ces mêmes pays qui, comme la Suisse, contribue à sa manière à
appauvrir un pays comme le Burkina tout en prétendant lui apporter
de l’aide. Une chose est sûre, la Suisse ne lèvera pas le petit
doigt pour mettre fin à ce pillage dont elle bénéficie, malgré le
travail remarquable d’ONG suisses comme la DB qui tentent de mettre
en lumière la nature criminelle et inéquitable des échanges
économiques qui profitent presqu’exclusivement aux pays riches et
à leurs multinationales au détriment des pays qu’ils
appauvrissent en prétendant y investir…
C’est
le lieu d’interpeller ici les nouvelles autorités du Burkina qui
clament que « plus rien ne sera comment avant ». On le
voudrait bien. Mais pour cela, dans les nombreux dossiers et
chantiers qui attendent le Président Kaboré, son/ses gouvernement à
venir et la nouvelle assemblée nationale post-Compaoré, il faudra
montrer un réelle volonté politique de changer les choses.
L’or
est l’une des principales et rares exportations du pays, et ses
implications tant en termes économiques et financières que
sanitaires et environnementales méritent que l’on y regardent
désormais de plus près. Et avec la publication de cette enquête,
il y a de la matière pour les nouvelles autorités si elles décident
de mener des investigations sur cette affaire d’or pour éclairer
davantage l’opinion publique et prendre des mesures conséquentes
pour arrêter cette saignée fiscale qui participe directement à
l’appauvrissement du pays.
Pour
approfondir cette lecture voici des liens où vous pouvez trouver les
résultats et compléments documentaires de cette enquête :
1
– Le dossier « Un filon en or : La véritable histoire
de l’or « togolais » raffiné en
Suisse »
2
– Campagne et actions « Un filon en
or » :
3
– Résumé du dossier « A golden
racket… »
4
– Infographie : Carte du cheminement de l’or du Burkina vers
la Suisse via le
Togo :
5
– Un filon en or… le petit film documentaire de la DB sur
Youtube :
21
décembre 2015
Une
correspondance particulière de B. Parfait Bayala
Journaliste
Indépendant Géneve
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